Historique de la SNCM FERRYTERRANEE - Société Nationale Maritime Corse Méditerranée

Historique de la Societe Nationale
Maritime Corse-Mediterranee

- ou des Services Méditerranéens de la Compagnie Générale Transatlantique -

Historique © Xavier Maillard (version juin 2000)

La Societe Nationale Maritime Corse-Mediterranee est l'héritière des services méditerranéens de la Compagnie Generale Transatlantique. Société Anonyme au capital de 115.000.000 francs, détenus pour 80% par la CGMF et pour 20% par la SNCF, la Compagnie a son siège social à Marseille.


L’Armement fut créé le 24 février 1855 sous le nom de
Compagnie Generale Maritime (décret du 02 mai 1855), avant d’être renommé Compagnie Generale Transatlantique en 1861. La Compagnie desservit dans un premier temps l'Amérique, puis la Méditerranée.

Les services méditerranéens de la Compagnie Générale Transatlantique furent inaugurés le 30 juin 1880 par le navire Moïse (1880-1923) sur la ligne Marseille-Alger. Le premier navire de l'Armement à escaler en Corse fut le Ville de Madrid (1880-1921) le 06 juillet 1880 à Ajaccio, sur la ligne Marseille-Ajaccio-Bône-Alger. Sur la Corse la Compagnie Générale Transatlantique inaugura par la suite, en 1882, les lignes Marseille-Nice-Ajaccio-Propriano et Marseille-Nice-Corse-Sardaigne.

Au cours des hostilités de la Première Guerre Mondiale, les services méditerranéens de la Compagnie Générale Transatlantique ont à déplorer les pertes par faits de guerre de ses navires Carthage (04 juillet 1915), Ville de Mostaganem et Aude (09 septembre 1915), Le Calvados (04 novembre 1915), L’Hérault (23 juin 1916), Fournel (25 juin 1916), Le Tarn (26 octobre 1917), La Rance (02 décembre 1917), La Dives (1er février 1918) et Le Gard (26 mai 1918)

La Compagnie assura ensuite l’ensemble de ses services jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale qui interrompit ses liaisons.

La concession de la desserte de la Corse est alors attribuée à la compagnie Fraissinet depuis 1892 (avec une interruption en 1904). Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, l'armement Fraissinet, a à déplorer (comme c’est le cas pour la Compagnie Générale Transatlantique) la perte de plusieurs de ces navires, perdus par faits de guerre : les Général Bonaparte (torpillé en 1943 au large de Nice), Pascal Paoli (coulé en 1943 à La Spezia), Ile de Beauté (coulé dans le golfe de Gênes en 1943), Sampiero Corso (sabordé en 1944 à Cassis), Cap Corse (sabordé en 1944 à Marseille), Cyrnos (autre des 172 navires sabordés à Marseille en 1944).  A la fin de guerre, la Corse, premier département français libéré, n'est plus reliée au continent que par le Ville d’Ajaccio, et par un ancien petit paquebot norvégien, le Kong Dag, renommé Fred Scamaroni.

L'armement de navigation Fraissinet est transféré en 1948 à la Compagnie Générale Transatlantique. L'Etat signe avec la Cie Gale Transat une convention pour l'exploitation des lignes de Corse, suite au vote de l'Assemblée Nationale. La Compagnie Générale Transatlantique commence à assurer l'exploitation des services maritimes reliant la Corse au Continent le 1er mai 1948. La desserte débute avec deux petits paquebots, les Ville d’Ajaccio et Fred Scamaroni. A partir du 13 juillet, le nouveau paquebot Commandant Quéré entre en service. Ce navire tire son nom du Commandant du navire de la Compagnie Fraissinet Général Bonaparte, décédé lors du torpillage de son navire le 19 mai 1943 entre Ajaccio et Nice. Le 02 août suivant, le Cyrnos, renfloué et rénové, entre à son tour en service. La flotte sera complété par le cargo norvégien Einvika, affrété en time-charter.

En 1948, l'Etat signe avec la Compagnie Générale Transatlantique une convention pour l'exploitation des lignes de la Corse, après vote de l'Assemblée Nationale. La Compagnie Générale Transatlantique commence à assurer l'exploitation des services maritimes reliant la Corse au Continent le 1er mai 1948, à sa flotte s’ajoutant les navires de l’ancien concessionnaire de la desserte de l’île, la Compagnie de Navigation Fraissinet. La même année des mouvements sociaux (28 juin – 12 juillet et 30 octobre – 09 décembre) perturbent l’exploitation du réseau maritime). Le Ville d’Ajaccio (1929/1948-1960) s’échoue en rade de Marseille, le 23 juin 1948 par mauvais temps, drossé contre la jetée de la digue des Catalans, à la suite d’une avarie de barre.


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Car-Ferry « Napoléon »
Premier Car-Ferry sur les lignes de la Méditerranée

La manutention horizontale arrive sur les lignes de la Corse en 1959 : le navire à coque blanche Napoléon (lancé le 04 avril 1959, inauguré le 05 janvier 1960, 1224 passagers et 70 véhicules) sera le premier car-ferry de la flotte de la Compagnie Générale Transatlantique. Cette technique révolutionne le chargement des navires qui s'adaptent à la voiture, devenue le moyen de transport familial dominant. Le Ville d’Ajaccio, désarmé depuis le 26 février 1959, assure son dernier voyage commercial le 24 février 1960.


La desserte de la Corse au cours des années 1960-1965 par la Compagnie Générale Transatlantique fut successivement assurée par les navires Napoléon, Cyrnos, Commandant Queré, Sampiero Corso, Ville de Bordeaux, Ville d’Oran, Ville de Tunis, Ville de Marseille, Estérel, Atlas, Commandant Milliasseau, Fort Duquesne, Kélibia, Douce France, Fort Saint Louis, Charles Plumier, Venta, Tell, Touggourt, Relizane et Canigou.

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Paquebot
 « Ville d’Oran »


Les services méditerranéens de la « Transat » furent désorganisés en début de la saison estivale 1962 à la suite du rapatriement des ressortissants français d’Algérie. Les navires Sampiero Corso, Ville de Bordeaux et le car-ferry Napoléon renforcent, entre autres, à cette occasion, la desserte de l’Algérie. Des mouvements sociaux (22 juillet – 09 août) désorganisent les rotations de l’été 1963 et entraînent la suppression de 34 traversées sur la Corse.

L'année 1966 est marquée par l'entrée en service de trois nouveaux car-ferries : les sister-ships Corse (20 juin 1966) et Comté de Nice (ancien « Provence » sur cale, mis en service le 30 juillet 1966) et le Fred Scamaroni (un incendie à bord de ce dernier alors en construction à La Seyne, le 25 juin 1965, retarda la mise en service du navire). L'arrivée de ces nouveaux navires à coques blanches entraîne la sortie de flotte des paquebots à coques noires Sampiero Corso, Cyrnos et Commandant Queré. L’année suivante est lancé le nouveau Estérel (mis en service le 24 mai 1967), premier cargo à manutention horizontale en Méditerranée.

Les événements survenus en mai et juin 1968 entraînent l’interruption des services réguliers de la Compagnie Générale Transatlantique en Méditerranée (20 mai – 14 juin). La Compagnie affrète au mois d’août 1968 le roulier Travetal.

Issue de la fusion des activités en Méditerranée de la Compagnie Générale Transatlantique et de la Compagnie de Navigation Mixte, la Compagnie Générale Transméditerranéenne [C.G.T.M.] est constituée le 19 mars 1969 à Paris. Les statuts constituant la nouvelle Compagnie, société anonyme ayant pour objet toutes opérations de transport maritime, de construction, de réparation de navires, sont signés auparavant, le 25 février 1969. Le nouvel armement réunit les intérêts de la « Transat » et de la « Mixte », et naît de la décision prise par les deux compagnies de concentrer leur activité maritime en Méditerranée. La CGTM est créée juridiquement par son inscription au Registre de Commerce de Paris le 02 avril 1969 ; elle débute son activité réelle le 1er juillet 1969, date de la prise en charge des navires mis à sa disposition par les sociétés-mères. Le siège social de la CGTM est transféré au 61, Boulevard des Dames, à Marseille, dans les bureaux marseillais de l’agence de la CGT.

La Compagnie Générale Transméditerranéenne devient propriétaire de cinq paquebots-ferries, les Fred Scamaroni, Napoléon, Corse, Comté de Nice (apportés par la Compagnie Générale Transatlantique) et l’Avenir (apporté par la Compagnie de Navigation Mixte); de deux cargos-ferries, les Monte Cinto et Estérel (apportés par la Compagnie Générale Transatlantique), et de deux cargos-classiques, les Blida et Relizane (apportés par la Compagnie de Navigation Mixte). La Compagnie Générale Transméditerranéenne affrète coque-nue trois paquebots classiques, les Ville de Marseille et Méditerranée à la Compagnie Générale Transatlantique, et Kairouan à la Compagnie de Navigation Mixte. La CGTM reprend la commande du Monte d’Oro, qui est livré en 1970, et utilise également jusqu’à la livraison de ce nouveau cargo le navire à manutention horizontal Travetal, affrété coque nue.

La Compagnie Générale Transméditerranéenne prend livraison du cargo roulier Monte d’Oro le 30 avril 1970 ; acquiert par le biais de sa maison-mère en 1970 le ferry allemand Prinz Hamlet (construit en 1966, livré le 27 novembre 1970 à la CGTM), mis en service sur les lignes de Corse et d'Afrique du Nord le 07 mars 1971 après transformations sous le nom de Roussillon, en remplacement du paquebot Méditerranée, restitué à la Compagnie Générale Transatlantique à laquelle il était affrété (30 septembre 1970). Le ferry Provence est commandé par la CGTM le 14 avril 1970 aux chantiers navals de Pietra Ligure (Italie) ; cette commande est suivie le 05 novembre 1970 par celle d’un sister-ship de la future unité (jumeau devant être baptisé Languedoc).


Le cargo Travetal, affrété pour les lignes de Corse, est rendu à son armateur le 02 octobre 1972 en vue de la mise en service du navire roulier Monte Rotondo (commandé le 26 février 1971 à La Rochelle-Pallice, livré le 14 janvier 1973). Pour pallier au retard dans la construction du nouveau ferry Provence, la Compagnie Générale Transméditerranéenne affrète coque nue le navire norvégien Sunward, construit en 1966, pris en charge par la « Transmed » le 11 avril 1973 et mis en service après transformations le 19 juin 1973 sous le nom d’Ile de Beauté.

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Navire Roulier
« Monte Rotondo »

(Photo R.Roussel)


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Car-Ferry
« Ile de Beauté »

Les difficultés rencontrées par les chantiers de Pietra Ligure amènent la CGTM à négocier la reprise de la coque du Provence dans l’état où en est sa construction pour faire achever la finition du navire au Havre, et à annuler la commande du Languedoc. Le Kairouan est retiré de la flotte, de même le Ville de Marseille quitte la « Transmed » fin 1972 pour être vendu le 29 mai 1973.


Un futur Napoléon est commandé le 27 décembre 1973 aux Chantiers Dubigeon-Normandie (Nantes) pour une entrée en service au printemps 1976 en remplacement du Fred Scamaroni.

A partir de 1973, la société est confrontée à une conjoncture difficile, notamment en raison de l'établissement progressif par l'Etat du régime de la continuité territoriale entre la France continentale et la Corse, sans que la société soit dotée des moyens financiers compensant la limitation des recettes induites par les mesures prises pour y parvenir; de l'augmentation très importante du coût des combustibles liée à la crise pétrolière intervenue en 1973 et 1974; du développement de la concurrence sur les lignes d'Afrique du Nord en raison de l'expansion du transport aérien et de la création d'armements maritimes en Afrique du Nord.

Face à ces problèmes difficiles et afin de poursuivre le programme indispensable de modernisation de la flotte, irrémédiablement compromis par la situation financière de la société, la Compagnie Générale Maritime (nouvelle dénomination de la Compagnie Générale Transatlantique qui a fusionné avec les Messageries Maritimes) a engagé pour l'exercice 1974 pour le compte de la CGTM l'acquisition du cargo roulier Kerisnel rebaptisé La Durance et l'a frété coque nue à son héritière, la Compagnie Générale Transméditerranéenne, pour une durée de 13 ans afin de remplacer l’Estérel vendu le 14 octobre 1974.


Le nouveau navire amiral Provence est mis en service le 13 juin 1974 sur les lignes de la Corse, en remplacement du Napoléon de 1959, retiré de la flotte fin 1973 et vendu le 13 mai 1974.

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Car-Ferry « Provence »


Au 1er janvier 1975, la flotte de la « Transmed » est composée des navires dont la Compagnie Générale Transméditerranéenne est propriétaire (les navires à coques blanches Provence, Roussillon, Avenir, Fred Scamaroni, Corse, Comté de Nice, et navires à coques noires, Monte Rotondo, Blida, Monte Cinto, Relizane, Monte d’Oro et Alpilles -8/24 du quirat pour ce dernier-), des navires affrétés par la CGTM (les Ile de Beauté et La Durance) et du futur Napoléon (en construction à Nantes).

Analysant avec réalisme une situation devenant de plus en plus préoccupante, tous les responsables, ceux de l’armement comme ceux de tutelle, conviennent de reposer les solutions du problème sur des bases entièrement nouvelles. L'Assemblée Générale Extraordinaire des Actionnaires du 16 mars 1976 a modifié le statut social de la Compagnie Générale Transméditerranéenne, celle-ci devenant la SOCIÉTÉ NATIONALE MARITIME CORSE MÉDITERRANÉE (S.N.C.M.), ramené le capital de la société à 8 250 000 francs de pertes, donné tous pouvoirs au Conseil d'Administration pour le porter à 200 000 000 francs.


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La SNCM a pour objet de continuer la tradition inaugurée en 1855 puis en 1880 en Méditerranée, c’est à dire d’armer et d’exploiter des paquebots transbordeurs et des navires rouliers sur les lignes régulières de la Méditerranée Occidentale.


Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 16 mars 1976, a décidé d'augmenter le capital de la Société de 71 750 000 francs afin de le porter à 80 000 000 francs. La Compagnie Générale Transatlantique, à qui les autres actionnaires ont cédé leur droits, cède les siens à la Compagnie Générale Maritime [CGM] qui a souscrit à l'augmentation pour 51 750 000 francs et à la Société Nationale des Chemins de Fer Français [SNCF], dont la souscription en numéraire a été de 20 000 000 francs. La souscription de la Compagnie Générale Maritime [CGM] a été réalisé en compensation avec ses créances sur la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée [SNCM]. La séance du Conseil d'administration du 15 avril 1976 a constaté la réalisation de l'augmentation du capital, qui désormais, est partagé entre la SNCF pour 25% et la Compagnie Générale Maritime (à qui la Compagnie Générale Transatlantique a cédé ses droits) pour 74,99%. Une convention est signée le 31 mars entre l'Etat et la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée pour une durée de 25 ans. Cette convention est approuvée par le Conseil d’Etat du 06 mai 1976. Elle est assortie d'un cahier des charges définissant les obligations de la SNCM dans la desserte des lignes de Corse où elle assure une mission de service public (tarifs, flotte, fréquence des services) et lui attribue une compensation financière calculée sur la base de propositions de la Compagnie et faisant l'objet d'une indexation partielle.


Au cours de l'année 1976, la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée prend livraison du nouveau paquebot transbordeur Napoléon (lancé le 04 novembre 1975, livré le 04 juin 1976, mis en service le 21 juin 1976, et dont la marraine est Mme V. Giscard d’Estaing). Le paquebot Ile de Beauté, maintenu en service à la demande des pouvoirs publics pour pallier un éventuel retard de cette nouvelle unité, est retiré de la flotte à l'issue de la saison estivale. La Compagnie Générale Maritime et Financière [CGMF], qui avait acquis fin 1975 le cargo roulier L’Isère pour le compte de l'Armement, en remplacement du cargo conventionnel Relizane, lui frète ce navire coque nue à partir du 15 janvier 1976. Le Napoléon (1844 passagers et 500 véhicules) est le premier navire à dépasser les 150 mètres de longueur.

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Navire Transbordeur « Napoléon »
(
Photo R.Roussel)


La SNCM commande le 15 juillet 1977 un nouveau transbordeur aux chantiers Dubigeon-Normandie  (Nantes) et le 20 décembre 1977 un nouveau roulier aux Ateliers et Chantiers du Havre. Le cargo Blida est mis en vente fin octobre 1977 en vue de son remplacement par le roulier L’Ardèche. La participation de la SNCF dans le capital de la SNCM est ramenée à 20% et celle de la Compagnie Générale Maritime et Financière, holding d'Etat, portée à 80% lors d'une augmentation du capital de la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée intervenue en 1978. La Compagnie subit divers mouvements sociaux, dont la grève générale de la Marine Marchande.

Le navire roulier Grieg est affrété coque nue à la Compagnie Générale Maritime à partir de mars 1978, en remplacement du Monte Cinto, dont la capacité était devenue insuffisante pour le transport des marchandises sur la Corse, et dans l'attente du nouveau roulier commandé aux Ateliers et Chantiers du Havre [ACH]. La Compagnie a pris en affrètement coque nue pour une durée de 25 ans les navires rouliers L'Ardèche et son sister-ship L’Aude, livrés à la Compagnie Générale Maritime et Financière par les ACH fin 1978.

La SNCM prend livraison fin mai 1979 du nouveau paquebot transbordeur Cyrnos (commandé le 15 juillet 1977, lancé le 11 novembre 1978 et livré le 31 mai 1979), qui remplace Fred Scamaroni. L'arrivée du Cyrnos est suivie par la mise en service du nouveau roulier Monte Stello, livré le 14 septembre 1979. Le cargo-roulier Grieg, affrété à la Compagnie Générale Transbaltique, est rendu à son armateur le même mois (27 septembre 1979).

GRIEG          (Photo communiquée par E. Jullien)
Navire Roulier « Grieg »    

Monte Stello
     Navire Roulier « Monte Stello »

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Navire Transbordeur « Liberté »

En juin 1980 est mis en service le transbordeur Liberté (lancé le 05 décembre 1979, livré le 10 juin 1980, mis en service le 19 juin 1980, et dont la marraine est Mme Jacqueline François-Poncet), qui remplace Roussillon (vendu le 04 janvier et livré le 28 mars 1980) sur les lignes d'Afrique du Nord. Le 1er juillet suivant, la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée acquière en pleine propriété les cargos rouliers L’Aude et L’Ardèche qui étaient affrétés à la CGMF.


L'année 1980 voit également la livraison par la SNCM des anciens navires Fred Scamaroni et Monte Cinto à leurs nouveaux propriétaires.


Le nouveau transbordeur Estérel, commandé le 16 juillet 1979 et construit à Nantes, lancé le 26 septembre 1980, est mis en service mai 1981, après sa livraison à la SNCM le 30 avril 1981 et son baptême à Nice le 15 mai suivant (sa marraine étant Mme Ippolito) en remplacement du Corse de 1966. La Société Nationale Maritime Corse Méditerranée arrête l'exploitation des cargos La Durance et Monte d’Oro qui sont également vendus.

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Ferry « Estérel »


La Compagnie acquière deux cargos rouliers d'occasion, les Saint Rémy (1983-1986) et Saint Clair (incendié en août 1990 à Marseille), qui sont frétés à Sudcargos, filiale du groupe.


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Navire Transbordeur
« Corse » (xm)

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Navire Roulier
« Monte Cinto » (xm)


Le ro-ro La Durance est vendu en janvier 1983, tandis que le nouveau navire Corse (commandé le 29 février 1980, lancé le 16 octobre 1982, arrivé pour la première fois à Marseille le 24 mai 1983, ayant effectué son escale inaugurale à Nice le 16 juin 1983 avant d’être baptisé à Ajaccio par Guy Lengagne, Ministre de la Mer en présence de sa marraine, Mme Raffaeli), sister-ship de l’Estérel (1981), mis en service en juin 1983, remplace le ferry Comté de Nice datant de 1966 et vendu au même armateur grec de son jumeau, l'ancien Corse. Le Monte d’Oro quitte la flotte de la Compagnie en mars 1984. La Société Nationale Maritime Corse Méditerranée prend livraison le 10 avril 1984 du cargo Monte Cinto construit par les ACH et remplaçant L’Isère (vendu en octobre 1984) sur les lignes de la Corse.


La mise en œuvre des lois de 1982 portant statut particulier de la Région de Corse et prévoyant le transfert à celle-ci des compétences de l'Etat pour la desserte de l'Ile a lieu en 1986. Signature d'une Convention entre la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée et l'Office des Transports de la Région de Corse pour la période 1986-1990.


Ces documents précisent, modifient et complètent la Convention passée avec l'Etat en 1976, qui subsiste. Développement de nouveaux produits en 1987 : organisation de mini-croisières et de congrès en dehors de la saison estivale. Extension des activités d'agence de voyages.


Les rouliers Monte Stello et Monte Cinto subissent d'importantes modifications en 1988. Le roulier L'Ardèche est vendu en décembre 1988. Le Provence est remplacé en 1989 par le transbordeur  Danielle Casanova (2776 passagers et 800 véhicules), construit par les Chantiers de l'Atlantique (lancé le 15 décembre 1988, mis en service le 09 Mai 1989, et dont la marraine est Mme Homère Filippi), nouveau flag-ship de la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée et alors l’un des plus grands paquebots-transbordeurs de la Méditerranée.

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Paquebot - Transbordeur
« Danielle Casanova » (xm) 





Ferry -Transbordeur
« Ile de Beauté » (xm)

Au cours des hivers 1989-1990 et 1990-1991, les entreprises Compagnie Marseillaise de Réparation et Sud Marine opèrent deux jumboïsations sur les navires Cyrnos et Liberté de la SNCM. Après l'agrandissement du navire, le Cyrnos est renommé Ile de Beauté. En 1990 est créée la Corsica Marittima, filiale à 95 % de la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée, qui assure les rotations Corse-Italie avec les navires de la SNCM. La Direction Régionale pour la Corse est créée en 1991.



Le nouveau cargo roulier mixte Monte d’Oro, construits aux ACH, et remplaçant le roulier L'Aude (vendu en 1992), entre en service sur les lignes corses de la Compagnie le 22 juillet 1991 (la marraine de la nouvelle unité est Mme François Piazza-Alessandrini). La même année est signée une convention entre la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée et l'Office des Transports de la Région de Corse pour la période 1991-1995.

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Navire Mixte
« Monte - d’Oro »
(F.C.)


La SNCM francise en septembre 1991 le roulier Sainte Baume (construit en 1979), qui est mis en service en janvier 1992 sur la ligne Marseille-Tunis en remplacement du Saint-Clair incendié en août 1990 (le Sainte Baume quittera la flotte en 1993).


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Navire Mixte
« Paglia Orba »
(Photo R.Roussel)

Le nouvel an 1994 voit l'échouement du roulier Monte Stello dans les Bouches de Bonifacio par des conditions météorologiques difficiles. Le navire naufragé, qui reliait Marseille à Porto-Vecchio, est ensuite vendu. Le Paglia Orba, navire roulier mixte de 165 mètres de longueur, dont la marraine est Mme Michelle Baggioni, est mis en service le 11 mars 1994 sur les lignes de la Corse.


Trois nouveaux navires entrent en service en 1996 sur les lignes de la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée : le paquebot-transbordeur Napoléon Bonaparte, au mois d’avril, nouveau navire amiral de la flotte et affecté à la desserte de la Corse au départ du continent (commandé le 24 février 1994 aux Chantiers de l’Atlantique, il est baptisé à Ajaccio le 25 avril 1996, sa marraine étant Mme Josette Pons), les navires à grande vitesse NGV Asco (commandé en avril 1994, mis en service le 23 mars 1996, dont la marraine est Mme Isabelle Pasquini) et son sister-ship NGV Aliso (commandé en 1995, mis en service le 27 juillet 1996, et baptisé à L’Ile-Rousse le 04 octobre 1996, sa marraine étant Mme Denise Rossi) qui peuvent transporter 530 passagers et 150 véhicules transportés à la vitesse commerciale de 37 nœuds, soit 70 km/h, sur les lignes Nice-Corse. Le Napoléon de 1976 quitte les lignes de la Corse pour celles du réseau libre (desserte de l’Afrique du Nord).

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Paquebot-Transbordeur « Napoléon Bonaparte » (xm)

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Navire à Grande Vitesse
« Ngv asco » (xm)


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Navire à Grande Vitesse
 
« Ngv Aliso » (xm)

Une nouvelle convention est signée entre la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée et l'Office des Transports de la Région de Corse pour la période 1996-2001. La Compagnie observe une stabilisation du trafic sur la Corse, en diminution les années précédentes. Les résultats financiers sont obérés, comme en 1995 par l'insuffisance des recettes et le poids des nouveaux investissements.



Le transbordeur Estérel est vendu en mars 1997 à l’armement britannique Cenargo.


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Maquette du troisième Navire à Grande Vitesse
 « Ngv Liamone » (xm)

Une reprise de l'activité sur la Corse est observée en 1997-1998. Cette reprise conduit la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée à commander en septembre 1998 un troisième NGV d'une plus grande capacité pour une mise en service prévue en mai 2000.


Ce navire à grande vitesse (NGV Liamone) transportera 1000 passagers et 280 véhicules. La mise en service de cette nouvelle unité permettra le transfert du second NGV sur le réseau libre (Corse-Italie). La Société Nationale Maritime Corse Méditerranée se prépare également aux échéances devenues très proches : après la libéralisation du cabotage national en janvier 1999, la fin, en 2001, de la concession de service public dont elle bénéficiait depuis 1976. Un nouveau plan d'entreprise est établi, il doit permettre les évolutions nécessaires pour que la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée soit choisie à l'issue de l'appel d'offres qui sera réalisé par la Corse afin de définir le ou les nouveaux concessionnaires.

Le NGV Liamone quitte ses chantiers constructeurs Alstom Leroux Naval de Lorient le 26 Mai 2000 et arrive pour la première fois à Marseille le 28 Mai 2000. Livré officiellement à la SNCM le 31 Mai 2000 à Marseille, il gagne Nice et entame sa carrière commerciale avec la Corse le 1er juin 2000.

 


Navire à Grande Vitesse
 « Ngv Liamone » (xm)



La Société Nationale Maritime Corse Méditerranée, qui utilise depuis 1988 le néologisme « Ferryterranée » comme nom commercial, assure actuellement :



q le transport des passagers, de leurs véhicules et des marchandises sur la Corse (service public), les lignes reliant les ports de Marseille, Toulon (saisonnier), Nice aux ports corses d'Ajaccio, Bastia, Calvi, L'Ile Rousse, Propriano (saisonnier) et Porto-Vecchio

q le transport des passagers, de leurs véhicules et des marchandises sur l'Algérie (Marseille-Tunis) et la Tunisie  (Marseille et Gênes vers Tunis) toute l'année

q le transport des passagers, de leurs véhicules voire de marchandises sur l'Italie continentale (Gênes et Livourne vers Bastia et Porto-Vecchio) par sa filiale Corsica Marittima et sur la Sardaigne (Continent et Corse vers Porto Torrès) en saison estivale.

Les navires rouliers mixtes de la SNCM FERRYTERRANEE portent des noms de sommets corses et les navires à grande vitesse des noms de rivières corses.


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«Napoléon-Bonaparte» et «Ngv Asco» (xm)


La Compagnie emploie 1944 personnes, dont 1200 navigants sur ses six car-ferries (Napoléon Bonaparte, Danielle Casanova, Corse, Ile de Beauté, Liberté et Napoléon), trois navires à grande vitesse (NGV Asco, NGV Aliso et NGV Liamone), et quatre cargos rouliers mixtes (Paglia Orba, Monte d’Oro, Monte Cinto et Monte Rotondo).


La Société Nationale Maritime Corse Méditerranée exerce également des activités de transit, consignation, représentation générale de compagnies étrangères, agence de voyages (Sotramat), tour-opérateur (Ferrytour) et de réparation navale. Elle détient environ 50% du capital de SUDCARGOS (fret vers du Maroc, l'Algérie et la Tunisie, et le Moyen-Orient) dont la CGTM avait été l'un des fondateurs en 1971. La SNCM détient également des parts de capital des entreprises Compagnie Méridionale de Navigation CMN-La Méridionale (exploitation de cargos rouliers mixtes entre le continent et la Corse), Société Méditerranéenne de Cabotage SOMECA (exploitation des cargos pour le transport du ciment entre Nice et la Corse), et Compagnie Aérienne Corse-Méditerranée CCM (exploitation de lignes aériennes entre le continent et la Corse).

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Historique © Xavier Maillard (Version Juin 2000)


© Xavier Maillard - 2000

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